récap 2024, ou pas
- jacantigone
- 31 déc. 2024
- 3 min de lecture
On est le 31 décembre et je vois pleins de gens faire des récaps de cette année qui se termine. J'aime bien me souvenir, alors je fouille ma mémoire.
Le truc c'est que le début de l'année m'apparait comme un vide. Je me souviens de certaines choses de loin, mais rien de précis avant avril.
Je fouille ma pellicule et elle est très vide elle aussi.
Ce dont je me souviens:
Tout début janvier j'avais un examen, j'étais pas très à l'aise mais je l'ai réussi. J'étais soulagé
Aussi tout début janvier j'ai adopté Hadès, mon chat. Notre cohabitation était très compliquée jusqu'à ce que je le confie à mes parents en juin.
Je sais que j'ai fêté mon anniversaire le 1 avril. On était 4 et l'ambiance était bizarre, vous allez comprendre pourquoi.
C'est là que je vous avoue un truc. En avril, j'ai rompu avec quelqu'un avec qui j'étais depuis presque deux ans. Franchement, j'aimerais être cette personne adulte qui choisit bien ses partenaires. J'aimerais n'avoir pas eu de mauvaises expériences mais voilà, cette relation là n'était pas saine.
Je ne vais pas raconter ce qui s'est passé et pourquoi ça s'est terminé. Il est probable que si vous lisez cet article, vous savez et si ce n'est pas le cas, je n'ai pas envie que vous l'appreniez comme ça. Et dans le cas peu probable ou quelqu'un de mal intentionné tomberait sur ce blog, désolé, il n'y aura pas de grain à moudre de ce côté là.
Le fait est que voilà, je ne me souviens pas de grand chose de cette fin de relation. Même pas des choses qui n'aurait aucun lien avec ça.
Ma mémoire est un lieu étrange. la plupart du temps, je me souviens super bien des choses, pas des dates ni des nombres mais des évènements, des conversations, des visages. Je me souviens de confessions un peu gênantes que l'on m'a faites quand j'étais ado alors que tout ce que ça concerne est fini maintenant. J'ai le cerveau rempli de petites informations qui m'ont intéressé un jour.
Mais ma mémoire c'est aussi beaucoup d'espaces vides. Je ne me souviens de presque rien de ce qu'il se passait chez mon père. J'ai quand même des souvenirs, mais assez peu quand on pense que jusque mes 18 ans je passais la moitié de mon temps chez lui. La majorité des trous dans ma mémoire sont liés de près ou de loin à mon père et jusqu'à cette année, c'était la seule cause identifiable de mon esprit emmental. Il m'a traumatisé et la mémoire traumatique c'est ça aussi, un cerveau qui ne veut pas se souvenir et un corps qui ne peut pas oublier.
C'est fou parce que cette fois, je ne m' y attendais pas. Quand j'ai quitté cette personne, j'avais de bonnes raisons de le faire mais je n'étais pas vraiment en colère.
Quand c'est à moi qu'on fait du tort je suis rarement en colère. En fait, ce qui m'énervait le plus c'était son déni. Non seulement elle avait merdé, mais ça ne paraissait pas la déranger plus que ça. Mais avec le temps, cet agacement c'est transformé. Déjà parce que d'autres personnes étaient touchées et iels étaient en colère, beaucoup plus que moi. Aussi parce que je n'aime pas qu'on se foute de ma gueule et que clairement c'était le cas.
Mais même comme ça, la mémoire est un aspect qui m'a pris de court. J' y pense tout le temps pourtant. Il y a des endroits que j'évite, des ami.e.s commun.e.s avec qui je ne reprend pas contact, des séries que j'ai du mal à continuer. Mais pas vraiment de souvenirs. Plutôt des images de moment où je me dis avec le recul qu'il y avait des signes. C'est un whodunnit un peu nul, je sais kieskilafait (traduction d'un ami) mais je me souviens pas trop du reste, juste le gros de l'histoire et des détails qui a première vue était insignifiants.
Je sais pas trop quelle est la conclusion. Pas de faire attention, franchement on fait attention tout le temps et il y a quand même des merdes qui arrivent. Je déteste l'idée que parce que je suis traumatisé c'est plus facile de me traumatiser à nouveau et je déteste l'idée que se sont les gens qui ont souffert qui font vivre des souffrances. Même si les deux sont vraies.
La résilience ne devrait pas être nécessaire, mais puisqu'elle l'est, je remercie la colère de mes proches qui s'offusquent avec moi et je remercie la force inexplicable qui fait qu'on est toujours debout.

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