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Le genre

  • jacantigone
  • 16 juin 2024
  • 3 min de lecture

En ce mois des fiertés, je vous raconte mon parcours non-binaire.


Comme tout le monde le sait (et celleux qui ne savent pas n'en ont rien à foutre) je réfléchis tout le temps. Vraiment, c'est épuisant.

Du coup, je me suis posé des questions sur mon genre dès très jeune.


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Dans les jeux, je préférais être le papa que la maman, peut-être parce que j'avais compris qu'être mère demande souvent plus de boulot, peut-être que j'avais envie d'embrasser les filles, peut-être que l'idée d'être un homme me plaisait. Surement un mélange de ces facteurs et d'autres auxquels un enfant peut accorder de l'importance.

A ce moment-là j'étais un enfant très androgyne (regardez cette bouille) , mon père trouvant que les robes n'étaient pas pratiques et ma mère arguant que je pourrais avoir les cheveux longs quand je les démêlerais moi-même.


Vers 5 ou 6 ans je me suis fait poussé les cheveux. J'ai commencé à aimer beaucoup le rose et à échanger des feuilles Diddle (c'était hyper classe pour les enfants de 7 ans en 2009). Mais franchement, je pense que chez moi c'est la féminité qui a été une phase.


Vers 11 ans je me suis fait un carré que j'ai gardé quelques années (jusque mes 14 ou 15 ans à la louche). J'aimais m'habiller de façon très colorée (j'avais une passion sincère pour Desigual). Je créais mes propres vêtements. J'ai même fait un défilé de mode au talent show de mon école.

Je ne pense pas que c'était vraiment genré comme démarche. Juste j'aimais jouer avec mon apparence


Vers 14 ans je tombe amoureux d'une fille (enfin je pensais) . On pourrait croire que mon orientation sexuelle n'a pas de rapport avec mon genre, mais mon premier amour a ouvert la boîte de Pandore. Parce que quand il a fait son coming-out trans (je dirais septembre 2017), j'ai commencé à me poser de plus de questions. C'est devenu mon intérêt spécifique pendant un moment. J'ai lu beaucoup, regardez des vidéos. D'abord en tant qu'allié. Puis, à presque 16 ans (je sais que c'était avant le 01/03/2018) j'écris dans le carnet de mes pensées « J’y ai réfléchi hier je pense être androgyne. Ni une fille ni un garçon mais un peu les deux », « je ne m’identifie pas à ce que les gens appellent une femme. Je ne sais pas trop où je dois me mettre ». Comme quoi, ça fait longtemps que je sais que je suis non-binaire (même si là je ne l'appelle pas comme ça).

J'ai passé des années sur Amino, une application avec des forums de discussions, à apprendre tous les drapeaux (honnêtement j'en ai oublié et il y en a des nouveaux mais je suis toujours plutôt bon).

J'étais vraiment dépressif à cette période. Et ça a duré un bon moment. Pas que se soit complétement fini d'ailleurs. Mais j'ai trouvé de l'aide, j'ai commencé la médication.


Et donc en 2020 je recommence à me poser des questions là-dessus. C'était le Covid et j'avais plein de temps. Je suis retombé amoureux de mon ex (est-ce que j'avais vraiment arrêté de l'aimer ?). Je savais que je n'étais pas cisgenre mais j'en restais plus ou moins là.


A notre rupture, deux ans plus tard, j'ai remis pleins de trucs en question : la monogamie, le fait d'être vanille, ma relation avec mon père,... (waw pleins de potentiels futurs articles! ) Mon genre faisait partie du package. J'ai commencé à me genrer au masculin. J'ai expérimenté avec différents prénoms. A part ma famille, tous le monde m'appelait Jac à la fin de l'été.

Mon coming-out à mes parents a été stressant. C'était la période où j'allais mal à cause du départ de chez mon père. Ce n'était pas planifié. Juste un jour, mon deadname est la goutte qui a fait débordé le vase. Je ne me suis pas senti compris, ni accepté. Et j'ai fuit. Depuis, je n'ose pas vraiment parler de ce sujet avec mes parents. J'ai peur qu'on se blesse mutuellement. Ils savent que j'ai fait les démarches pour changer de prénom.

Le jour de mes 21 ans j'ai fait mon coming-out sur Facebook pour tous les gens que je n'avais pas envie de contacter personnellement.


On a parlé de torsoplastie (l'opération pour se faire retirer la poitrine) avec ma mère et mon beau-père. Ca ne s'est pas exactement bien passé. Du coup j'ai reporté. Plus le temps avance et plus je sais que j'ai besoin de le faire. J'aimerais vraiment les avoir à mes côtés mais c'est dur de me confier à eux, en sachant leur réaction la dernière fois.


 
 
 

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